Si je vous dis « Californie », vous répondrez inexorablement : Los Angeles, Hollywood, Santa Monica, Malibu, San Francisco ou encore Yosemite. Bien que ces destinations soient, pour certaines, dignes d’intérêt, voir même absolument magnifiques, l’immense état de Californie ne se résume pas qu’à ses grands classiques.
Il y a deux semaines, je vous ai fait découvrir l’envers du décor avec les les quatre pires villes de Californie. Aujourd’hui, je vous propose à nouveau de vous écarter du cliché tout en restant dans une ode à l’état de la ruée vers l’or. A force d’observation durant cette années passée sous le soleil de San Diego, j’ai remarqué que les itinéraires de vacances empruntés par les gens qui nous rendent visite comportent de nombreux points communs. Il y a bien sûr, de temps à autre, une petite originalité mais les classiques dominent inévitablement les débats. Voici donc une courte liste d’endroits à visiter afin de sortir un peu (ils restent tout de même touristiques) des sentiers battus.
Vous voulez ressentir la vibe urbaine californienne ? Choisissez San Diego !
Pourquoi s’obstiner à perdre votre temps dans les rues poisseuses et embouteillés de Los Angeles alors que la belle San Diego vous tend les bras ? Alors, on est d’accord, Los Angeles c’est un peu un mythe. La légende de la ville des stars, du glamour et du sexy a de l’avenir mais, la réalité est tout autre. Los Angeles possède certainement de grandes qualités quand on y vit, pour autant que l’on soit installé dans un quartier agréable, mais, en tant que touriste, il n’y a RIEN à voir. Un petit crochet par les studios Universal agrémentera certainement votre voyage mais la ville en elle-même n’est qu’un amoncellement de banlieues, d’autoroutes et de smog. Hollywood Boulevard et ses étoiles super célèbres vous me dites ? Le coin est absolument dégueulasse. Du coup, je vous propose de vous intéresser à la douce San Diego. Alors oui, mon opinion est un peu biaisée MAIS, tous ceux qui s’y sont arrêtés en sont venus à la même conclusion : San Diego est belle, agréable, vivante et divertissante sans être hystérique et recèle de trésors cachés.
Si vous logez au centre-ville, le quartier de Gaslamp vous ouvrira les bras avec son défilé de bars et de restaurants mettant le feu à la cinquième avenue tous les soirs de la semaine. Un peu plus bas, c’est la superbe marina qui vous accueille avec son porte-avion/ musée absolument passionnant et ses vieux bateaux bourrés d’histoire. En remontant vers le centre, faites un crochet par le charmant East Village, ancienne zone industrielle réinvestie par des cafés, des petites boutiques et le stade de Baseball local. Les bâtiments en briques rouges, témoins du passé de la ville, posent élégamment à côté des buildings en verre modernes dans une parfaite harmonie. Montez ensuite dans votre voiture et partez à la découverte du Cabrillo National Monument, perché sur une colline dominant toute la baie. Vous en apprendrez plus sur le premier bateau espagnol arrivée en 1542, vous pourrez découvrir le plus vieux phare de la côte ouest et vous en mettre plein les mirettes grâce aux superbes falaises longeant l’océan. Ensuite, faites vrombir votre moteur jusqu’à Old Town, le quartier-musée. Il s’agit du premier centre-ville de San Diego, avant qu’il ne soit déplacé à la fin du 19ème siècle. Vous y découvrirez une ville du far-west, certes très touristique mais agréable. Ne manquez pas de vous balader à Mission Bay, où les plages et les petites îles vous réserveront de parfaits moments de détente. Passez ensuite par le zoo de San Diego, l’un des plus grands du pays avant de d’ajouter quelques kilomètres à votre Fitbit en flânant dans l’élégant Balboa Park, paradis de verdure, de fleurs en tous genres et agrémenté de constructions d’inspiration espagnole.
« On veut de la plage » vous dites ? Solana Beach vous attend
Ne pensez même pas à Santa Monica ou à Venice Beach ! Ces plages de Los Angeles, malgré leurs noms hyper connus, n’ont rien à vous offrir à part une eau pas très nette et une foule digne de la côte d’Azur par un après-midi de juillet. A la place, lancez-vous à la découverte des petites beach towns qui jalonnent la côte californienne du nord au sud. Ces villes de moyennes à petites tailles sont en général charmantes, agréables et longent des plages relativement calmes. Dans la région de San Diego, la magnifique étendue de sable de Solana, nichée au pied de vertigineuses falaises vous assurera une journée parfaite. Il y a du monde mais pas trop et, si vous vous aventurez un peu plus loin de la plage principale, au creux des falaises, vous trouverez votre coin de paradis.
A vous le paradis insulaire : Catalina Island
Quand on vous dit que la Californie possède tous les types possibles et imaginables de merveilles, on ne vous ment pas, il y a même des îles ! A quelques kilomètres de la côte, entre San Diego et Long Beach, se situe la sublime et sauvage île de Santa Catalina. Ce doux nom convient parfaitement à cet écrin de soleil et de calme au large de l’une des plus frénétiques côtes au monde.
Pour l’atteindre, il y a le ferry, partant de la région de Los Angeles chaque jour. Sinon, il y a l’avion. Et, quand je dis avion, je ne parle pas d’Airbus A380, mais de ces petits appareils qui font de l’aviation une éternelle aventure.
Le trajet est bref, une petite heure, mais le paysage est à couper le souffle ! Il faut tout d’abord survoler les plaines de Californie du Sud, où les villes tentaculaires se nichent depuis les canyons jusqu’aux falaises de la côte où des plages de rêves vous invitent à une éternelle dolce vita. Ensuite, l’océan s’étale dans toute sa majesté et laisse apparaitre l’ile de Catalina. L’atterrissage est une aventure en soit, sur cette piste très courte perchée au sommet d’une colline !
Surnommé « Airport in the Sky », l’aéroport dans le ciel, l’aérodrome de Catalina vit dans le passé. Immédiatement, le visiteur a l’impression d’avoir traversé une porte spatio-temporelle vers l’après-guerre, vers ces années 1940 où tout était à refaire. Dans le petit restaurant, des vieilles affiches publicitaires décorent les murs alors que la musique old school et nostalgique, celle de Frank Sinatra ou Tony Bennett, berce le voyageur dans une ambiance venue d’un âge révolu.
Sur la terrasse, le visiteur découvre la vieille Californie, celle qui existait avant la ruée vers l’or et l’afflux de population. Cette Californie sauvage, faite de collines recouvertes d’une végétation sèche, habitée de serpents à sonnette, de renards et de centaines d’oiseaux. Sur Catalina, il y a même des bisons et une espèce endémique de loups de très petite taille. Cette île est une exception, un rappel d’un paradis perdu au profit d’un autre.
Dans un tel décor, on aurait l’impression d’apercevoir Ava Gardner ou Clark Gable descendre d’un avion biplace piloté par Charles Lindbergh. Bref, vous l’aurez compris, le dépaysement est à son comble !
Il y a une seule bourgade sur Catalina, Avalon. Avec ses 4’000 habitants, elle grésille au soleil, loin du stress continental et offre au visiteur un moment de détente absolu.
Des parcs nationaux, mais pas n’importe lesquels !
Le parc national du Yosemite, dans la région de San Francisco, est à couper le souffle. Des milliers d’hectares de forêts se dessinent au pied de somptueuses montagnes décorées de chutes d’eau vertigineuses. Je ne vais pas vous raconter des histoires, le Yosemite vaut le détour. Cependant, je vous propose d’ajouter à votre futur itinéraire les merveilleux parcs nationaux du sud de l’état, au cœur du désert.
A environ cinq heures de San Diego se trouve l’étonnant parc de Joshua Tree. Situé littéralement au milieu de nulle part, avec pour seule bourgade la très militaire ville de Twenty-nine Palms, Joshua Tree est plus petit que la plupart des parcs de la région mais vous offrira des vues à couper le souffle et totalement inédites. Sa particularité, ce sont ses arbres de Joshua, qui poussent par milliers dans cette partie du désert.
Le design unique des végétaux se marie parfaitement avec le décor intemporel du parc. Le plus grand spectacle se déroule la nuit, lorsque la voie lactée se pare de ses plus beaux atours.
L’autre parc à ne pas manquer dans le sud-ouest est celui de la Vallée de la Mort. Des montagnes couronnées de neige fraiche entourent cette vallée immense dans une ambiance d’un autre temps. Ici, tout est minéral, comme sorti tout droit d’une ère antérieure à la nôtre et le vol d’un ptérodactyle ne semblerait pas sorti de son contexte, tant le paysage est ancien et immuable. « La Vallée de la Mort », parc national au nom terrible est pourtant une merveille de la nature, entre montagnes et désert, dans une luminosité irréelle caressant les cimes et les ruines de la ruée vers l’or, plongeant le visiteur dans un tourbillon temporel.
Beaucoup l’évitent, surtout l’été, par peur de l’écrasante chaleur qui y règne sans répit. Cependant, il est dommage de passer à côté d’une telle expérience alors que votre voiture sera sans aucun doute équipée d’un système de climatisation, tout comme l’hôtel dans lequel vous séjournerez, quel qu’il soit. Dans la région, la clim’ n’est pas un luxe mais une nécessité, que vous vous trouviez dans un palace ou un motel moisi. Le parc se visite principalement en voiture et vous n’aurez que quelques sorties rapides à effectuer afin d’admirer au mieux le somptueux paysage. Si l’envie vous prend de faire un peu de marche, vous n’aurez qu’à partir très tôt le matin et à privilégier les itinéraires en altitude.
Comme je ne doute pas une seule seconde que ce modeste article vous a totalement convaincus de plier bagage direction la Californie dès que possible, j’espère que vous affluerez en masse dans ces endroits merveilleux malheureusement boudés par la plupart des touristes. N’hésitez plus, votre selfie stick vous démange la main, vous le savez bien, et votre photo de profile Facebook aurait bien besoin d’un peu d’originalité !